Réseau Lorawan : au service d'un territoire connecté et durable !
Après avoir couvert depuis fin 2022 l’ensemble du département avec la fibre optique et donné accès à internet en haut débit à tous les Sarthois, le Conseil départemental et le syndicat mixte Sarthe numérique ont débuté le déploiement d’un nouveau dispositif numérique, Lorawan. "Ce réseau bas débit, qui fonctionne par voie hertzienne, permettra de répondre à des usages liés aux objets connectés, qui ne nécessitent pas une technologie en haut débit. Que ce soit pour recueillir des données via des capteurs de présence, de température, d’eau… ", explique Rémi Carrière, directeur de Sartel (groupe Axione), pour qui l’objectif est de démultiplier les capacités de connexion de ces objets connectés, en prolongement de la fibre. Or les applications sont multiples, comme en témoignent les exemples visuels du showroom IoT "Territoire connecté et durable" installé dans les locaux de Sarthe numérique.
"Reliée à des capteurs autonomes et connectés dans les conteneurs de déchets, cette technologie de transmission a déjà permis de réduire les trajets de collecte tout en maintenant un niveau de propreté optimal", souligne Nicolas Hecq, directeur technique de Sarthe numérique, schéma pédagogique à l’appui. "On ne peut améliorer que ce que l’on mesure", ajoute-t-il.
Ainsi, à l’instar des compteurs Linky pour le pilotage de sa consommation électrique, ce réseau peut être une clé dans la gestion de sa ressource en eau, des capteurs peuvent relever régulièrement le débit d’eau, alerter sur les fuites éventuelles, tout en donnant la hauteur des nappes phréatiques. "Une collectivité peut également relier ces données avec la météo pour paramétrer l’arrosage de ses espaces verts", ajoute-t-il. Ce réseau bas débit peut aussi informer d’une panne sur l’éclairage public ou faire varier l’intensité lumineuse selon l’horaire souhaité par la commune.
Des applications pour une gestion plus économe
À l’échelle d’un bâtiment, les applications sont également aussi variées que les données que souhaite recueillir l’entreprise ou la collectivité qui en a la gestion. Fréquentation des salles, sécurité et éclairage, température en temps réel, taux de CO2… autant de sources d’économies substantielles grâce à une gestion plus efficace de ses ressources.
"Qu’il s’agisse de contraintes réglementaires, d’engagement d’une politique RSE ou de réaliser des économies, en utilisant Lorawan pour surveiller ses systèmes… entreprises comme collectivités ont tout à y gagner !" souligne Rémi Carrière. Des collectivités ont déjà vu l’intérêt de contrôler le bon fonctionnement des VMC (système de ventilation) et d’en être alerté avant la dégradation du bien… évitant du même coup des travaux de réparation et rénovation.
Ce réseau peut être raccordé à tout capteur au service d’une meilleure performance et d’un pilotage vertueux de ses installations. "À l’échelle d’une école où le ressenti de températures des équipes était insuffisant alors que la facture de chauffage était élevée, la relève via capteur a permis d’objectiver ce rapport entre le confort réel pour l’usager et la mesure à différents endroits du bâtiment", détaille Rémi Carrière. Cette technologie ouvre un large champ des possibles à l’échelle du département, pour l’ensemble des Sarthois.
Des émissions limitées et des données sécurisées
Le déploiement de ce réseau d’initiative public de troisième génération a déjà débuté, opéré par Sartel, avec pour objectif d’avoir équipé le territoire de 210 passerelles radio Lorawan en février 2024. Une enveloppe initiale de 2,5 millions d’euros a été investie. Les capteurs sont des petits boîtiers dotés d’une batterie, d’une autonomie de dix à douze ans. Ils sont eux-mêmes reliés aux 210 "passerelles", conçues en Bretagne par Kerlink, munis d’antennes, installés sur les toits de bâtiments publics.
Capteurs comme passerelles émettent seulement "pendant 1 % du temps pour relever les données, précise Nicolas Hecq. Et un capteur émet vingt fois moins qu’un smartphone et une passerelle pas plus qu’une box internet domestique". Autre avantage de l’outil : étant relié au réseau public en fibre optique, il permet le stockage de ses données en toute sécurité au sein du Data center efficient au Mans dès le printemps 2024, exploité par Sartel.
De nouveaux moyens pour ceux qui agissent au quotidien
"L’idée n’est pas de faire à la place des communes mais de donner de nouveaux moyens à ceux qui agissent au quotidien pour les services publics de proximité "a rappelé Dominique Le Mèner, président du Conseil départemental et de Sarthe numérique, lors de l’inauguration du showroom le 28 septembre dernier. Objectif de cet espace pédagogique : sensibiliser tous les acteurs et décideurs à ces usages numériques vertueux. Le président a également indiqué que cette technologie sera notamment installée dans les collèges.
"Ce déploiement offre un premier niveau de couverture homogène dans tout le département, en ville comme en territoire rural, auquel nous pourrons ajouter 200 à 300 antennes complémentaires selon les besoins et usages", annonce Nicolas Hecq. Les objectifs pour Sartel sont d’être un support à la transition numérique des collectivités et des acteurs économiques, de "fournir un réseau territorial ouvert en toute neutralité à tous les intégrateurs de services IoT, c’est un outil mis au service de leur développement", précise à son tour Rémi Carrière.
Ce projet a également pour ambition d’offrir de nouveaux débouchés sur le département, grâce au développement d’une nouvelle filière IoT. Des techniciens sont actuellement formés à la mise en place de ce nouveau réseau.
Élise Pierre
Des économies à tous les plans
Des exemples déjà concrets pour une optimisation des ressources avec Lorawan, connecté avec des outils de supervision :
- Gestion des déchets : capteurs connectés intégrés aux conteneurs et aux infrastructures de traitement des déchets = optimisation des trajets de collecte.
- Gestion de l’eau : relève du débit d’eau chez l’usager final, alerte en cas d’écoulements anormaux = meilleure gestion des consommations.
- Éclairage public : capteur de pilotage intégré dans les armoires du réseau public = variation de l’intensité lumineuse selon les besoins réels = économie d’énergie.
- Gestion des bâtiments : contrôle de la consommation électrique, de la fréquentation, sécurité et éclairage, taux d’hydrométrie, systèmes de ventilation, température en temps quasi réel et mesure du taux de CO2 = mise en conformité avec les contraintes règlementataires et gestion efficace des ressources.
