Conjoncture : L’incertitude politique reste au cœur des préoccupations des dirigeants d’entreprises

Des situations disparates selon les secteurs

Ce léger recul de l’activité fait apparaître de fortes disparités selon les secteurs d’activité. 
Deux secteurs sont plus particulièrement touchés par cette baisse d’activité : le Commerce de Gros (66% des répondants) et les CHR (59%), deux secteurs déjà en difficulté lors des dernières enquêtes de janvier 2025 et de septembre 2024.

A l’inverse, les secteurs du BTP et des Services aux Entreprises connaissent une hausse ou une stabilité de leur chiffre d’affaires pour une majorité des répondants. 

Des niveaux de trésorerie en légère hausse

Dans ce contexte, 63% des entreprises déclarent aujourd’hui disposer d’une situation de trésorerie « satisfaisante » (+2 pts comparé à janvier 2025), tandis que les situations « difficiles » se stabilisent à 24% et les situations « très difficiles » sont en légère baisse (-2 pts), passant de 15% à 13%.

Là encore, la situation varie d’un secteur à un autre, les secteurs les plus concernés par les situations de trésorerie « difficiles » et « très difficiles » étant le Commerce et Services aux Particuliers (42%) et les CHR (40%). 

Des marges qui restent en repli

Dans le sillage des deux dernières enquêtes de conjoncture de janvier 2025 et de septembre 2024, les entreprises interrogées restent contraintes de baisser leur niveau de marges pour faire face à la baisse d’activité et à la concurrence.

Plus d’une entreprise sur deux indique ainsi avoir baissé ses marges au 1er semestre 2025, une proportion en hausse de 10 points par rapport à la même période de 2024. 

Stabilité des effectifs 

Malgré ce contexte, 85% des entreprises répondantes indiquent avoir stabilisé ou augmenté leurs effectifs salariés en CDI, soit la même tendance enregistrée lors de l’enquête de conjoncture de septembre 2024.

Les réductions d’effectifs concernent en premier lieu les secteurs du Commerce de Gros (25%) et des CHR (22%). 

Les perspectives 2025

Des prévisions de chiffres d’affaires prudentes

Dans un contexte politique particulièrement instable, près de deux tiers des entreprises répondantes anticipent une stabilité ou une hausse de leur chiffre d’affaires dans les prochains mois.

A noter que le solde d’opinion (écart entre la proportion de répondants observant une hausse et ceux observant une baisse) est identique à celui observé en janvier 2025 (- 15 points). 

Les prévisions les plus optimistes pour les trois prochains mois concernent le secteur de l’Industrie, tandis que près d’une entreprise sur deux dans le secteur du Commerce de Gros table sur une baisse d’activité. 

Maintien des carnets de commandes 

57% des entreprises répondantes indiquent maintenir ou augmenter leur niveau de carnets de commandes, un chiffre en hausse de 3 points par rapport aux enquêtes de septembre 2024 et de janvier 2025. 

Là encore, on observe de véritables disparités selon les secteurs d’activités. Le niveau des carnets de commandes étant stable ou en hausse pour 67% des entreprises industrielles. A l’inverse, dans le secteur du Commerce de Gros, 64% des entreprises font état de carnets de commandes en baisse. 

Des intentions de recrutement qui restent stables 

26% des entreprises répondantes font état d’intention d’embauche en CDI dans les prochains mois, soit le même niveau que l’enquête de septembre 2024. 

Ces intentions d’embauche varient d’un secteur à l’autre. Ce sont les secteurs de l’Industrie (41%) et du BTP% (33%) qui prévoient le plus d’embaucher en CDI, les Commerces et Services aux Particuliers (23%) faisant état d’un faible niveau d’intentions d’embauches. 

Un niveau de confiance à la hausse

Malgré l’instabilité politique du moment et le contexte économique qui en découle, le niveau de confiance des dirigeants dans l’avenir de leur entreprise retrouve des couleurs. Après avoir atteint son plus bas niveau depuis 2021 lors de la dernière enquête de janvier 2025 (5,5 sur une échelle de 1 à 10), cet indice remonte à 5,8 (tous secteurs confondus). 

Mais une humeur qui reste morose

Interrogés sur leur humeur, 47% des dirigeants font part d’une humeur morose ou mauvaise humeur, contre 42% en janvier dernier et 40% en septembre 2024. 

Export : l’impact des taxes douanières US

17% des dirigeants de Loire-Atlantique se disent aujourd’hui impactées par le relèvement des droits de douanes américains sur les produits européens. Les secteurs de l’industrie  (22%) et du Commerce de Gros (44%) sont les plus touchés par cette situation. 

A RETENIR

• Les incertitudes politiques et économiques sont au cœur des inquiétudes des chefs d’entreprises de Loire-Atlantique. Comme en janvier dernier, la reprise de la consommation n’est toujours pas au rendez-vous, alors que taux d’épargne des ménages s’établit à 18,9% du revenu disponible brut, un niveau record depuis le début des années 80 (hors période Covid).
• Cette situation impacte le moral des dirigeants, mais pas leur niveau de confiance en l’avenir de leur entreprise.
• L’instabilité politique en France a un impact sur les chefs d’entreprises qui ont notamment tendance à reporter leurs projets d’investissements.
• Deux secteurs sont plus particulièrement impactés par cet environnement politique et géopolitique incertain : les CHR et le Commerce de Gros. A contrario, le BTP et l’Industrie connaissent un léger rebond.