S’informer sur le bilan GES

Pourquoi améliorer son bilan ges est-il important ?
L’effet de serre est un phénomène naturel qui maintient la température de l’atmosphère a une moyenne de +15 °C, contre -18 °C s’il n’existait pas. Les gaz à effet de serre, comme le CO2, le méthane, ou la vapeur d’eau, agissent comme une « couette » pour notre planète en contenant une partie des rayonnements solaires dans l’atmosphère. Mais, en brûlant des énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon), l’Homme émet du CO2, qui s’accumule dans l’atmosphère : la « couette s’épaissit », et la température augmente. Pour éviter des dérèglements climatiques majeurs qu’un réchauffement moyen de +4°C causera si nous l’atteignons, il nous faut réduire drastiquement nos émissions de CO2, dès maintenant.
Les concentrations de CO2 dans l'atmosphère
Le CO2 ne représente qu’une toute petite partie des gaz qui composent notre atmosphère : 0,04%. Il se mélange à d’autres gaz, comme l’azote (78%), l’oxygène (21%) ou encore l’argon, et est souvent mesuré en « Parties Par Million » (ppm). Alors qu’avant 1850 et depuis des milliers d’années, la concentration de CO2 stagnait autour de 280 ppm, celle-ci s’élevait à 325 ppm en 1970, puis à 430 ppm aujourd’hui. Les scientifiques du GIEC ont démontré le lien entre la combustion d’énergies fossiles liées aux activités humaines, et cette augmentation de la concentration de CO2.
D’autres gaz à effet de serre, émis par les activités humaines, contribuent aussi au réchauffement, comme le méthane par exemple, dont les émissions proviennent majoritairement des activités agricoles. A la différence de gaz à effet de serre comme la vapeur d’eau, le CO2 et le méthane sont des gaz persistants : une fois émis, ils produiront un effet de réchauffement climatique pendant des centaines, voire des milliers d’années avant de disparaître : il n’y a pas de retour en arrière possible !
L’augmentation des températures
"Parmi les dix années les plus chaudes depuis 1900, sept appartiennent à la décennie 2010-2020"
Les rapports du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) relatent l’augmentation moyenne des températures. Aujourd’hui, les scientifiques estiment que le réchauffement moyen s’élève à 1,2°C, et qu’il ne sera plus possible de le contenir sous les 1,5°C comme le prévoyaient les Accords de Paris de 2015.
Ce réchauffement dérègle le climat, et génère une augmentation de la fréquence et de l’intensité des aléas climatiques (canicules, sécheresses, inondations, cyclones…), avec pour conséquences des incendies toujours plus nombreux, des dégâts matériels coûteux, des pénuries d’eau…
Ces dérèglements génèrent d’autres impacts :
- des pertes de biodiversité et, donc, des services écosystémiques associés (pollinisation, cycle de l’eau…) pourtant essentiels à notre survie,
- épuisement des ressources naturelles,
- dégradation des sols et des écosystèmes,
- des cultures perturbées, des vendanges de plus en plus précoce etc.
Le GIEC a fait le calcul : les coûts liés à ces conséquences seront plus élevés que les coûts nécessaires à faire notre transition.
Face à cela, les entreprises doivent atténuer leur impact (traiter les causes) et s’adapter au monde à venir (prévenir les conséquences) :
- l’atténuation vise à réduire les émissions ou augmenter les puits de gaz à effet de serre, avec pour ambition d’atteindre la neutralité carbone nationale en 2050,
- l’adaptation vise à anticiper et prévenir les aléas qui engendrent des risques pour la pérennité de l’entreprise.
Le contexte règlementaire
La loi élan avec la mise en place de décret tertiaire oblige tous propriétaires de bâtiment de plus de 1000 M² d'enregistrer chaque année leurs consommations d’énergie sur une plateforme web nationale unique nommée OPERAT. L’objectif du recensement de ces mesures est bien entendu la diminution des consommations énergétiques et l'enregistrement d'une trajectoire de baisse de l'impact imposée par décret suivant les différentes typologies d'utilisation des locaux.
Stratégie nationale bas carbone
En 2015, avant les Accords de Paris, la France s’est dotée d’une Stratégie Nationale Bas Carbone, avec une ambition : atteindre la neutralité carbone nationale en 2050.
La neutralité carbone, c’est un équilibre entre les émissions et les absorptions de gaz à effet de serre d’origine humaine. Pour l’atteindre, nous devons réduire de 80% nos émissions nationales, et augmenter les puits de carbone (forêts, etc.) pour qu’ils absorbent les émissions restantes, dites « incompressibles ».
L'acte fondateur : Les accords de Paris
Lors de la dernière COP, les scientifiques alertaient sur notre incapacité à réduire suffisamment les émissions pour limiter le réchauffement à 1,5°C. La trajectoire actuelle nous oriente sur un réchauffement de 3°C, voire 4°C, qui génèrerait un puissant dérèglement, et des conséquences économiques, sanitaires et sociales catastrophiques en 2050. En 2015, le PDG d’AXA, Henri de Castries, prédisait déjà qu’un « monde à +4°C n’est pas assurable »…
L’Accord de Paris sur le Climat avait pourtant pour objectif de limiter le réchauffement du Climat en dessous de 2°C, avec l’aspiration à engager des efforts pour stabiliser le réchauffement à 1.5 °C.
La Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC) est notre feuille de route pour respecter cet engagement. Ces objectifs et cette stratégie ont été déclinés dans la SNBC par secteur d’activité : certains auront plus d’efforts de réduction à fournir que d’autres !
La Stratégie nationale bas-carbone (SNBC) s’impose à tous les décideurs publics
La SNBC, si elle est engageante pour toutes les entreprises et tous les citoyens, s’adresse toutefois en priorité aux décideurs publics, qui doivent la prendre en compte (lien juridique). Ce lien de prise en compte s’applique aux échelons national, régional et intercommunal, y compris aux établissements publics, en métropole et dans les territoires ultramarins pour lesquels la stratégie s’applique : la Guadeloupe, la Guyane, la Martinique, la Réunion, Mayotte, l’île de Clipperton, Saint-Martin et Saint-Pierre-et-Miquelon.
Il doit se traduire par la déclinaison des orientations de la SNBC en mesures opérationnelles de politique publique :
- investissements,
- subventions,
- normes,
- instruments de marchés,
- instruments fiscaux,
- information et sensibilisation.
En résumé, tous les instruments permettant de modifier les façons d’agir, de travailler, de consommer, de produire et d’accompagner ces évolutions.

Après une phase de hausse entre 2015 et 2017 (+0,5% par an), les émissions de gaz à effet de serre seraient de nouveau orientées à la baisse en 2018 (-4,2% entre 2017 et 2018 selon les estimations).
Toutefois cette baisse en 2018 ne permet pas de respecter le budget carbone 2015-2018 qui serait dépassé de 65 MtCO2eq (soit de +3,7%) sur l'ensemble de la période d’après les dernières estimations, soit un dépassement moyen d'environ +16 MtCO2eq par an. En effet, les émissions n’auraient décru que de -1,0% par an en moyenne entre 2015 et 2018, alors le scénario SNBC 2015 projetait une diminution des émissions de -2,2% par an en moyenne. Le rythme de baisse doit changer d’échelle pour dépasser 3,0% par an en moyenne d’ici 2025 pour respecter la trajectoire du projet de SNBC révisée.
En France, le premier secteur émetteur de GES est le transport, avec 30%, suivi de l’agriculture et du bâtiment (autour de 20% chacun).

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