Communauté de communes du Pays sabolien : Diversifier et renforcer l’attractivité
La dynamique économique du Pays sabolien s’est enclenchée dans les années 60 avec l’implantation et le développement des deux géants locaux de l’agroalimentaire : Bel (depuis 1964) et LDC (depuis 1968). Aujourd’hui encore, ces deux groupes demeurent les locomotives du bassin : LDC emploie environ 3 000 salariés, soit le quart des emplois privés, et Bel s’apprête à investir 60 millions d’euros dans son usine sabolienne.
Au fil des décennies, le tissu économique local s’est fortement diversifié. Aujourd’hui, les 11 zones d’activités communautaires situées à Sablé-sur-Sarthe, Solesmes et Parcé-sur-Sarthe accueillent de nombreuses entreprises de mécanique et métallurgie (Mécachrome, Buisard…), de plasturgie, d’électronique… Aménagé à la sortie de l’A11, le parc d’activités Ouest-Park connaît également un succès croissant. À l’image de la dynamique de son occupant historique, Posson Packaging (spécialiste de l’emballage éco-conçu en carton compact et ondulé), le site séduit de plus en plus, notamment dans les domaines des travaux publics, des transports et de la logistique.
120 adhérents au club d’entreprises
"Notre bassin se porte bien et ses acteurs continuent à investir", résume Antoine Pelletier, président du club de développement du Pays sabolien qui, avec son épouse Alexandra, a racheté la biscuiterie Maison Drans (1) en 2018. Venu de Paris, ce chef d’entreprise, qui a multiplié par dix son chiffre d’affaires en sept ans et emploie une dizaine de salariés, souligne que "le développement économique de Sablé-sur-Sarthe est très atypique pour une commune de cette taille". Pour preuve : le club d’entreprises, qui accueille également les collectivités et les établissements scolaires, compte plus de 120 adhérents et multiplie les ateliers thématiques, visites d’entreprises, rencontres avec les scolaires…
"Aujourd’hui, notre priorité est de renforcer l’attractivité du territoire, en particulier celle des zones d’activités, affirme Daniel Chevalier, président de la Communauté de communes du Pays sabolien et maire de Juigné-sur-Sarthe. C’est pourquoi, en lien avec les entreprises, nous avons engagé un programme de travaux visant à moderniser ces sites économiques. Ces investissements incluent l’aménagement de voies cyclables, l’élargissement des trottoirs, la réfection des sols… Deux premières zones, à l’entrée de Sablé-sur-Sarthe, ont déjà bénéficié de ce dispositif, qui va être élargi à d’autres sites."
Le président de la Communauté de communes affirme également sa volonté de développer des activités autour de la gare de Sablé-sur-Sarthe, empruntée par plus de 600 000 passagers par an. Dans ce but, la collectivité a fait l’acquisition, auprès de la SNCF, d’une ancienne halle dédiée au fret ferroviaire.
Investir pour maintenir l’offre de soins
"L’attractivité locale dépend également de la qualité des services à la population, poursuit Daniel Chevalier. C’est pourquoi, durant ce mandat, nous avons investi dans deux importantes infrastructures : le centre culturel L’Apostrophe, qui fait l’unanimité, et la maison de santé, qui devrait rassembler, en 2027, une trentaine de professionnels de santé, dont une quinzaine de médecins généralistes. Plaçant la santé au cœur de nos priorités, nous nous sommes aussi engagés dans le rachat du cabinet dentaire pour garantir le maintien de cette offre de soins."
Enfin, cette attractivité inclut le développement touristique : la Communauté de communes avec la Ville de Sablé-sur-Sarthe ont soutenu le rachat de l’emblématique bateau Le Sablésien, qui transporte chaque année des centaines de touristes sur la Sarthe. Elle finance également les animations du Manoir de la Cour à Asnières-sur-Vègre et envisage de mettre en place un bac à chaîne entre Parcé-sur-Sarthe et Avoise.
Emmanuel Chevreul
(1) En sept ans, la Maison Drans a accéléré la distribution de ses sablés : ils sont désormais distribués dans toute la Sarthe et dans les départements limitrophes. Outre un partenariat avec une enseigne nationale de thé, l'entreprise collabore depuis cinq ans avec la SNCF. Elle vient de lancer une gamme de sablés apéro.
À l’automne, la Communauté de communes ouvrira un lieu dédié à l’économie et à l’enseignement supérieur, dans l’enceinte du collège Reverdy, dans les anciens locaux de la médiathèque. Dénommé La Virgule (1), ce site de 900 m² comprendra deux salles de réunion, six bureaux aménagés pour de jeunes entreprises, deux bureaux de permanence, un amphithéâtre de 50 places, un espace de restauration, ainsi qu’un open space. La Virgule sera gérée et animée par la mission économique du Pays sabolien, dont la vocation est d’accompagner les entrepreneurs dans leurs projets.
"Ce projet répond à notre volonté de diversifier le tissu économique local et, plus particulièrement, le secteur tertiaire. Nous mettons également à profit cette opération pour réhabiliter un bâtiment remarquable du patrimoine local", explique Daniel Chevalier, président de la Communauté de communes et vice-président du Conseil départemental, précisant que les locaux sont mis à disposition par le Département et que la Région est partenaire financier du projet.
Campus connecté
"Cet investissement porte également une ambition éducative, car La Virgule va accueillir un campus connecté qui permettra aux étudiants de suivre à distance des cours dispenses par une université ou un organisme privé comme le Cnam (Conservatoire national des arts et métiers), dans un environnement adapté et proche de chez eux, poursuit Daniel Chevalier. Cette initiative s’inscrit dans le cadre du dispositif "Campus à deux pas", lancé par la Région, avec pour objectif de faciliter le passage du lycée à l’université. Dès cette rentrée scolaire 2025, les premiers étudiants seront accueillis dans une salle mise à disposition par le collège."
Plus d’échanges et de visibilité
Dès à présent, La Virgule séduit les professionnels du Pays sabolien, à commencer par le président du Club de développement du Pays sabolien, Antoine Pelletier, qui voit dans cet incubateur d’entreprises un lieu intergénérationnel favorisant l’implantation de sociétés nouvelles et les rencontres entre acteurs économiques.
Dans cet esprit, Koceila Bourek, designer et décorateur d’intérieur, qui travaille principalement avec des clients étrangers via internet, envisage de louer l’un des bureaux de La Virgule.
"Ce nouveau site devrait répondre à mon souhait de rencontrer des entrepreneurs locaux, auxquels je pourrais présenter mon travail afin de m’ouvrir de nouvelles opportunités. Je pourrais gagner en visibilité et bénéficier pleinement de la dynamique économique du Pays sabolien."
(1) La Virgule participe en octobre à l'événement "Les portes toujours ouvertes des tiers-lieux numériques.
